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Le Vigneron du Val de Loire
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« Les gens ont une vision de l’agriculture qui ne correspond pas à la réalité »


Rédigé le Mardi 14 Décembre 2021


Alain Bousigue est formateur en dialogue sociétal.
Alain Bousigue est formateur en dialogue sociétal.

Face à la montée de l’agribashing, la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique a mis en place une formation pour aider les agriculteurs dans leur communication vis-à-vis de leurs concitoyens. La dernière session a eu lieu courant novembre à Clisson. Elle était animée par Alain Bousigue, formateur en communication et dialogue sociétal. Entretien.
 

Quel est l’état des lieux des relations entre les habitants des communes rurales et l’agriculture ?
L’éloignement des Français de l’agriculture n’est pas nouveau. Il est dû à l’exode rural, au dépeuplement des campagnes, mais il a aussi été accentué avec le Covid. Certains ont quitté les grandes villes, notamment Paris, et ont découvert que la nature était composée de champs, de chemins, qui sont des propriétés privées à caractère professionnel et non des terrains de loisirs. Les gens ont une vision de l’agriculture qui ne correspond pas forcément à la réalité et qui tient du fantasme, d’une idéologie ou d’un passé révolu. Mais les agriculteurs se sont aussi éloignés de leurs concitoyens du fait, entre autres, de l’accroissement du travail administratif.

Comment travaillez-vous avec les agriculteurs ?
On travaille d’abord sur ce qu’est la relation humaine. Ensuite on s’intéresse à la gestion des tensions et à la canalisation de son propre émotionnel. Quand on est sous tension avec une personne, on laisse parler ses émotions. Avant d’argumenter, on va donc questionner l’autre sur sa façon de voir les choses, son degré de connaissance de l’agriculture, du monde rural. Ce n’est qu’ensuite que l’on pourra adapter son argumentaire et trouver une solution commune différenciée.

Comment se déroule la formation ?
On s’intéresse d’abord à l’homme en tant qu’instrument de communication. Ensuite on voit la relation avec les autres, les relations sous tension, le stress et comment on trouve des solutions. Parfois il n’y a pas de solutions, ou alors d’ordre juridique. Nous faisons des jeux de rôles, des mises en situation. L’idée est que les participants repartent avec des outils concrets, simples. À eux ensuite d’oser les utiliser. Je ne suis pas un faiseur de miracles.

Quels conseils pouvez-vous donner pour apaiser les tensions qui peuvent exister ?
Il faut remettre du lien avec les élus locaux, avec les producteurs. L’idée n’est pas de se retrouver tout seul. Mais il n’y a pas de solutions magiques. Ce sont les choses que l’on va tenter qui permettront de faire société ensemble.
 

Propos recueillis par A.L.G





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